J’ai le plaisir de participer au colloque international “Pintura en escena y escenas de pintura en las Artes y la literatura (siglos XVI-XXI)”.
Ce colloque international bilingue ouvre un espace de dialogue interdisciplinaire autour des relations entre les arts à travers le prisme de la peinture. Chercheurs et artistes y sont invités à interroger les liens entre arts plastiques, scéniques, cinétiques et numériques. Ces rencontres, qui croisent pratiques artistiques et recherche scientifique, offriront l’occasion de réfléchir au rapport intime que poètes, metteurs en scène, cinéastes et plasticiens entretiennent avec la peinture, de la Renaissance à nos jours.
SÁBADO, 7 DE JUNIO (BnF – MAISON JEAN-VILAR 8 rue Mons – Avignon)
Sesión 5: 9h30-11H00
JEAN-FRANÇOIS JEGO (Universidad de Paris 8):
“Approches co-créatives de la peinture virtuelle et
générative”
L’avènement des technologies électroniques puis numériques dans les arts visuels a ouvert la voie à de nouvelles possibilités créatives de synthèse d’images et à une expérience renouvelée des œuvres. Au cours du
siècle dernier, l’histoire de l’art s’est fragmentée en une multitude de courants et de mouvements artistiques, des arts technologiques aux arts virtuels, numériques ou génératifs. Les dispositifs de projection grand format ou de réalité virtuelle offrent une immersion accrue dans les œuvres picturales en réinventant les modes de représentation traditionnels. Ils permettent de revisiter la perspective en peinture et le castelet théâtral, les transformant en espaces habitables à grande échelle ou collectifs. Les dispositifs interactifs permettent quant à eux de manipuler directement la matière picturale virtuelle. Les outils de dessin en réalité virtuelle permettent de créer des tableaux scéniques et animables, que ce soit en deux, trois, voire davantage de dimensions. Pour les artistes, ils permettent une pratique de peinture « augmentée », qui peut être superposée à des décors réels, ou encore totalement «virtuelle » lorsque l’œuvre est élaborée en étant entièrement plongé dans un environnement artificiel. De plus, les spectateurs peuvent s’approprier ces outils ou interagir directement avec le contenu, dans la lignée de l’art participatif. Enfin, l’aspect génératif des médiums technologiques permet une génération algorithmique procédurale ou davantage émergentiste lorsque les outils proposent des productions artistiques inédites issues d’apprentissages artificiels. Il est surprenant de noter que les outils les plus récents s’appuient sur des descriptions écrites, donnant ainsi naissance à un véritable « art du prompt ». Des artistes maîtrisant l’art des mots émergent, en cocréation avec la machine. Endossent-ils alors le rôle hybride d’artiste-commissaire de la galerie d’images produite ?